
Le dispositif Ingénieurs pour l'école
Le dispositif « Ingénieurs pour l'école » (IPE) occupe aujourd’hui une place significative dans le paysage de la relation éducation économie. Il contribue au déroulement et au développement des plans d’actions des campus des métiers et des qualifications, des projets lauréats du plan France 2030 et de la transformation de la voie professionnelle.
Mis à jour : décembre 2024
La présentation du dispositif Ingénieurs pour l'école (IPE)
Le dispositif consiste à missionner des cadres expérimentés issus des entreprises membres de l’association « Ingénieurs Pour l’École » auprès des rectorats afin qu'ils mettent leur expérience professionnelle au service du système éducatif dans les académies. Travaillant au rapprochement École - Entreprise, ils participent à développer des actions et projets en réponse aux besoins des académies. L’objectif premier est ainsi de contribuer à la sécurisation des parcours de formation pour favoriser l'insertion sociale et professionnelle des jeunes.
Un maillage national au plus près des académies et de leurs attentes
Quatre-vingts IPE sont actuellement mis à disposition de l’association IPE et répartis dans les différentes antennes régionales, partout en France, pour exercer leur mission. Issus de toutes les fonctions d’entreprises internationales, ces cadres interviennent dans un esprit collectif, ayant à cœur de créer, développer et animer des réseaux territoriaux, ancrés dans des écosystèmes riches de leurs différentes composantes, académiques et économiques.
Les entreprises participantes sont : Air France, Airbus Group, Ariane Group, EDF, Legrand, Michelin, Orange, Safran, Schneider Electric, la SNCF, STMicroelectronics, Thales, TotalEnergies.
Contact
Marie Ros-Guézet, déléguée générale de l’association « Ingénieurs Pour l’École ».
« Notre mission est de permettre aux élèves des voies professionnelles et technologiques une insertion professionnelle réussie. Les ingénieurs pour l’école (IPE) sont des « ambassadeurs » du monde économique présents au quotidien dans l’académie. Grâce à la grande variété de leurs parcours, compétences et réseaux, ils créent des passerelles entre les filières de formation et les métiers pour celles et ceux qui ne savent pas comment s’y prendre pour y accéder.
Les principes du dispositif IPE définis en 1994 évoluent dans la convention nationale signée fin 2023 alignés sur les enjeux éducatifs du Plan France 2030. Les IPE mobilisés sur la transformation de la voie professionnelle, sont fortement impliqués dans les campus des métiers et des qualifications (CMQ), les comités locaux école-entreprise (CLEE) et la mise en place des bureaux des entreprises (BDE).
Comment faire appel aux IPE ? Ils sont identifiés sur les sites des académies, ainsi que sur les comptes « IPE Régions » sur LinkedIn. Les enseignants, chefs d’établissements, DDFPT, IEN, IA-IPR, responsables de BDE, DRAFPIC, …. les côtoient dans des groupes de travail académiques.
L’engagement au service des politiques publiques et de l’égalité des chances fait partie intégrante des motivations des IPE. À travers leurs missions, ils créent les conditions pour que les milieux les moins favorisés ou les plus éloignés des bassins d’emplois aient les mêmes chances, pour « ouvrir le champ des possibles » à chacun, ils créent des projets réunissant acteurs éducatifs et acteurs économiques pour ainsi contribuer à une meilleure insertion professionnelle des jeunes.
Fil rouge de leurs actions, la question de la diversité et de l’inclusion est essentielle ; diversité sociale mais également diversité de genre. Leurs interventions sont toujours l’occasion de rappeler qu’il n’y a pas de métiers réservés aux hommes, ou aux femmes, et que tous sont accessibles.
Cette mission en partenariat avec l’éducation nationale peut être est une étape de leur carrière. Après leur mission de 3 ans au sein de l’éducation nationale, les IPE pourront retourner en entreprise, riches de nouvelles compétences et ainsi contribuer à faire changer les représentations, notamment sur la voie professionnelle. »
Marie ROS-GUEZET
Convention pluriannuelle
Le 17 novembre 2023, le ministère chargé de l’éducation nationale a renouvelé sa convention avec l’association « Ingénieurs Pour l’École » autour des enjeux clefs de la transformation de la voie professionnelle et de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes.
Les missions confiées aux IPE
L’ingénieur pour l’école (IPE) est un cadre expérimenté, à l’interface du monde économique et du monde de l’éducation ayant des compétences pour développer des actions et des projets sur mesure et ainsi répondre aux besoins spécifiques des académies sur son territoire économique. Ces actions et projets s’articulent autour de 4 axes principaux :
- Valoriser la voie professionnelle et technologique, et contribuer à l’attractivité des parcours ;
- Sécuriser la transition entre la formation initiale et le premier emploi ;
- Contribuer à la montée en compétences des formateurs ;
- Fournir un appui méthodologique aux Campus des métiers et des qualifications (CMQ).
Des interventions qui se caractérisent par leur dimension « sur-mesure » :
- Contribution au développement des Campus des métiers et des qualifications, et à la réussite de leurs projets ;
- Les IPE agissent en soutien méthodologique des équipes, ils travaillent notamment à la constitution de dossiers pour réponse à appels d’offres, à la structuration du pilotage des campus et à l’aide au déploiement de ses projets : adaptation de l’offre de formation, veille sur les besoins en compétences des entreprises pour participer aux réponses en termes de « colorations », développement de mentions complémentaires ou de formations complémentaires d’initiatives locales (FCIL) ;
- Contribution à la mise en place d’actions pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes : ateliers d’initiation à LinkedIn, sensibilisation aux codes de l’Entreprise, préparation aux entretiens et au pitch, dispositif « classes en entreprise », organisation de visites d’entreprise, etc. ;
- Participation à la formation des personnels (enseignants et personnels de direction) de l'éducation nationale en lien avec les inspecteurs, et développement de leur accueil en entreprise pour leur permettre de mieux connaître le monde de l’entreprise, ses évolutions techniques, réglementaires ou économiques, quels que soient le secteur ou la filière. Parmi ces démarches, le dispositif « Vis ma vie » permet à un acteur de l’éducation nationale et à un collaborateur d’entreprise de vivre, en immersion, la vie de l’autre, le temps d’une journée ;
- Appui méthodologique auprès du personnel de l’éducation nationale, parmi lesquels les responsables de bureau des entreprises (BDE) et les pilotes de comité local école entreprise (CLEE). À titre d’exemple, des ateliers ont été développés dans certaines académies pour accompagner la mise en place des réseaux de RBDE à la rentrée 2023.
Le bilan annuel du dispositif IPE
Le bilan des actions sur le terrain est fourni à la Dgesco chaque année. Les actions conduites sont visibles en temps réel sur les comptes « IPE Régions » sur LinkedIn.

Quelques exemples d’actions en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes
En partenariat avec le Campus Industrie du Futur en PACA, mise en place de nouveaux modes de formations utilisant la technologie numérique et adaptés aux mutations du monde du travail notamment sur les métiers en tension.
Cette action permet de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes grâce à la mise à disposition d’un outil professionnel sur les plateaux techniques ; il permet d’accroître les compétences des apprenants sur les aéronefs à voilure tournante en permettant la localisation des composants et la réalisation des procédures de maintenance.
Le Virtual Maintenance Trainer (VTM) est conçu et développé autour d’un modèle virtuel et réaliste de l'aéronef et d’une simulation en temps réel des comportements de l‘aéronef et de ses équipements de soutien. Le simulateur offre aux utilisateurs le même environnement que celui qu'ils connaissent en maintenance aéronautique. Cependant, il permet d'apprendre les tâches de maintenance sans risque de casser des pièces d‘un aéronef ou sans blesser des personnes. De plus, il permet soit un apprentissage autonome, soit de suivre des leçons dirigées par un instructeur grâce à ses différents modes de fonctionnement.
Une formation des enseignants à l’utilisation de cet outil est également incluse ainsi que le développement de travaux pratiques entre enseignants et professionnels d’Airbus.
Mise en place d’une Formation Complémentaire d’Initiative Locale (FCIL) pour répondre aux besoins en compétences d’un territoire (académie de Versailles).
La conception d'objets connectés nécessite des compétences comme la connaissance et la maîtrise des problématiques liées aux hyperfréquences. La mise en place d'une formation complémentaire d'initiative locale (FCIL) sur le sujet a vu le jour en 2017 au lycée Georges Brassens de Evry-Courcouronnes, grâce à la mobilisation de l’académie de Versailles, du lycée et des industriels de la filière électronique. Ces derniers ont prêté ou donné des équipements et ont également formé les enseignants.
Cette formation professionnalisante intensive de 6 mois s'adresse aux titulaires d'un BTS CIEL, BTS électrotechnique, d’une licence 2 électronique (en formation initiale ou continue) ou encore à des personnes en reconversion professionnelle.
En plus de leur formation théorique et pratique sur la plate-forme hyperfréquence du lycée, les apprenants passent 10 semaines dans une entreprise, qui leur donne une gratification de stage pendant les 6 mois.
Le besoin en compétences dans ce domaine est tel, que les étudiants certifiés se voient proposer un emploi à l’issue de leur formation.
« Vis ma vie de cadre » : temps d’échange entre un personnel d’encadrement de l’éducation nationale et un chef d’entreprise.
En passant deux demi-journées dans le lieu de travail de chacun, l’expérience « vis ma vis de cadre » permet aux binômes constitués de favoriser la connaissance partagée du monde éducatif et du monde de l’entreprise :
- Découvrir mutuellement le mode de pilotage des structures ;
- Repérer les spécificités ;
- Échanger sur les pratiques dans des thématiques communes.
- Un bilan « vis ma vie de cadre » permet d’évaluer différences et similarités entre les activités de chacun, notamment en termes de gestion des ressources humaines.
Les expériences sont toujours riches d’enseignements :
- « Cette initiative m’a donné envie de mettre en place une action commune entre les élèves, les enseignants et l’entreprise ; surtout ne pas rompre le lien créé ! »
- « Parmi les points positifs : la rencontre interpersonnelle et la découverte de deux structures très différentes malgré des tailles similaires. La qualité de l’accueil et des échanges. »
- « Former et initier plus de professeurs sur les réalités de l’entreprise afin de leur permettre de préparer au mieux les élèves à cette transition. »
« Mentorat d’Accompagnement Professionnel » (MAP) : le mentorat d’une classe par une entreprise
Ce dispositif, sous convention, met en réseau les entreprises, la région académique, les ingénieurs pour l’école et les établissements scolaires. Pendant 3 ans, une entreprise s’engage auprès d’une classe, élèves et enseignants, et l’accompagne de différentes façons, complémentaires. Le dispositif prévoit un mentor pour trois élèves ; cela représente un engagement d’environ 20 heures par année scolaire pour chacun d’entre eux.
Les temps forts de ce mentorat, selon le niveau :
- Pour la classe de seconde : « Vis ma vie » suivi d’une restitution en plénière ; ateliers CV et lettre de motivation pour les jeunes avec les mentors ;
- Pour les classes de première et terminale : classe en entreprise ; atelier Gestion de projets ; atelier de préparation aux entretiens professionnels.
Les objectifs sont ambitieux :
- Accéder à une meilleure connaissance des cursus de formation ;
- Faire entrer la culture d’entreprise dans les établissements ;
- Limiter le décrochage scolaire ;
- Augmenter l’employabilité des jeunes ;
- Permettre à chaque jeune de trouver un emploi dans sa filière.