Mémoire des génocides et prévention des crimes contre l'humanité
Le travail de mémoire passe prioritairement par l'éducation des enfants et des adolescents en s'appuyant sur l'enseignement de l'histoire en classe.
Depuis 2003, la journée du 27 janvier est l'occasion pour la communauté éducative d'engager une réflexion sur les génocides et de rappeler les valeurs humanistes et les principes juridiques qui, fondent notre démocratie. Une démarche à destination des jeunes générations qui, plus de soixante-quinze ans après l'apparition au grand jour des crimes commis par les nazis reste toujours aussi importante en termes d'éducation à la citoyenneté.
Depuis 2019, deux journées spécifiques, relatives aux génocides arménien et tutsi, viennent compléter ce dispositif.
Journées officielles liées à la mémoire des génocides
Le 27 janvier, « Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité »
Réunie à Cracovie, du 15 au 17 octobre 2000, pour sa 20e session, la Conférence permanente des ministres de l'éducation européens a recommandé aux États membres de prendre « les mesures éducatives notamment dans la formation des enseignants qui peuvent permettre de prévenir la répétition ou la négation de crimes contre l'humanité tels que l'Holocauste et l'épuration ethnique qui ont marqué le XXe siècle par leurs violations massives des droits de l'homme et des valeurs fondamentales défendues par le Conseil de l'Europe ».
S'appuyant sur une proposition du Secrétaire général du Conseil de l'Europe, les ministres sont également convenus à cette occasion de consacrer, dans les établissements scolaires, une « journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité » (consulter le texte intégral de la déclaration). Selon les termes employés lors de la conférence de Cracovie, une telle journée « n'a pas pour but de perpétuer la mémoire de l'horreur mais d'apprendre aux élèves à être vigilants, à défendre les valeurs démocratiques et à combattre l'intolérance ».
Se retrouvant à Strasbourg le 18 octobre 2002, les ministres européens de l'éducation ont adopté à l'unanimité la déclaration instituant cette journée de la mémoire dans les établissements scolaires des États membres.
Les ministres européens ont souhaité que le choix de cette journée tienne compte de l'expérience historique de chaque pays : ainsi, la France et l'Allemagne ont retenu la date du 27 janvier, jour anniversaire de la découverte du camp d'Auschwitz (27 janvier 1945), pour instituer cette journée du souvenir (note de service n° 2002-272 du 10 décembre 2002 parue au BO n° 47 du 19 décembre 2002).
À son tour, le 1er novembre 2005, par la résolution 60/7 intitulée « Mémoire de l'Holocauste », l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies a adopté une résolution historique proclamant une « Journée Internationale de Commémoration en Mémoire des Victimes de l'Holocauste », pour se souvenir des crimes du passé et pour prévenir les actes de génocide dans le futur.
Le terme « Holocauste », qui provient du grec ancien, se réfère à un sacrifice religieux dans la religion hébraïque (offrande, généralement d'un animal, à Dieu). Son usage est critiqué par de nombreux historiens et il est généralement rejeté par une partie de la communauté juive qui voient dans cet emploi un grave contresens. Le feuilleton américain Holocaust (1978) l'a durablement enraciné dans la culture anglo-saxonne. De ce fait, c'est ce terme qu'on emploie le plus souvent dans les instances internationales.
Le terme « Shoah » est un mot hébreu qui pourrait être traduit comme « anéantissement ». C'est le nom officiel que donne l'État d'Israël à cet événement historique (décision de la Knesset du 12 avril 1951). Ce mot s'est imposé en France et dans une partie de l'Europe (francophone notamment) dans les années 1990 après la diffusion en 1985 du film Shoah de Claude Lanzmann.
On préfèrera donc l'utilisation du mot « Shoah » au mot « Holocauste » pour désigner le génocide des Juifs par les nazis.
Le 7 avril, commémoration annuelle du génocide des Tutsi
Le 7 avril 2019, le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé, à l'occasion du 25e anniversaire du déclenchement du massacre d'au moins 800 000 personnes au Rwanda (Tutsi et modérés Hutu) par les milices hutu extrémistes du régime Habyarimana en 1994, qu'il souhaitait faire de cette date une journée officielle de commémoration. Cette journée a été officiellement instituée par le décret n° 2019-435 du 13 mai 2019 relatif à la commémoration annuelle du génocide des Tutsi.
Quelques jours plus tôt, le Président de la République avait annoncé la création d'une commission d’historiens, dirigée par Vincent Duclert, pour faire la lumière sur le rôle joué par les autorités françaises durant la période du génocide au Rwanda. Cette commission a eu pour mission de consulter les fonds d'archives français relatifs au génocide, sur la période 1990 – 1994, afin d'analyser le rôle et l'engagement de la France durant cette période et de contribuer à une meilleure compréhension du génocide des Tutsi. La Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi a remis au Président de la République Emmanuel Macron le 26 mars 2021 un rapport « La France, le Rwanda et le génocide Tutsi (1990-1994) ».
Le 24 avril, commémoration annuelle du génocide arménien de 1915
Le 5 avril 2019, à l'occasion d'un discours prononcé au dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la décision de la France d'instaurer une journée de commémoration du génocide arménien. Le décret du 10 avril 2019 a officialisé l'engagement du président, et la date du 24 avril en tant que journée de commémoration, pour ne jamais oublier les massacres perpétrés à partir de 1915 par l'Empire ottoman à l'encontre des populations arméniennes.
La France avait officiellement reconnu l'existence du génocide arménien par la loi n° 2001-70 du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915. Le décret n° 2019-291 du 10 avril 2019 relatif à la commémoration annuelle du génocide arménien de 1915 crée la journée mémorielle du 24 avril.
Cette date de commémoration a été fixée en référence à la journée du 24 avril 1915 qui a vu l’arrestation de près de 600 intellectuels arméniens par les autorités ottomanes à Constantinople qui ont été déportés ou assassinés. Ce jour marque le début d'un génocide qui a provoqué la mort de plus d'un million de personnes.
Manifestations et actions pédagogiques
Lors de ces journées, les enseignants sont invités à engager une réflexion sur l'extermination par les nazis des Juifs et des Tziganes durant la Seconde guerre mondiale (1939-1945), ainsi que sur les autres génocides reconnus, tel le génocide arménien (1915), cambodgien (1975-1979) ou tutsi (1994).
Dans les collèges et les lycées, elle peut donner lieu à un travail interdisciplinaire (histoire, lettres, enseignements artistiques, philosophie, enseignement moral et civique - EMC) en liaison avec les programmes d'enseignement.
Diverses activités peuvent être mises en œuvre dans les écoles et les établissements scolaires : ateliers pédagogiques, rencontres avec des témoins, débats autour d'un film, d'une exposition ou d'une représentation artistique, visites d'un musée ou d'un lieu de mémoire...
Chaque année, écoles et établissements font de ces journées des moments d'enrichissement et d'échange pour l'ensemble de la communauté éducative.
Articulation avec les programmes d'enseignement
Le projet européen « Convoi 77 »
Ce projet, organisé par l'association « Familles et Amis des déportés du convoi 77 » porte sur la mémoire du dernier grand convoi de déportés à quitter Drancy pour Auschwitz, le 31 juillet 1944, emportant vers le camp d'extermination plus de 1 000 hommes et femmes et 300 enfants, originaires de 37 pays différents.
Il vise à encourager des élèves des différents pays concernés à mener un travail pédagogique s'appuyant sur la recherche, dans leur ville ou leur village, des traces de la vie des personnes déportées par le convoi 77 (lieu de naissance, lieu de passage et, pour ceux qui ont survécu à la déportation, lieu de résidence actuelle ou lieu de sépulture).
Dans le cadre de ce projet, une expérimentation a été conduite, sous l'autorité des corps d'inspection, par des enseignants des académies de Créteil et de Versailles, de façon à identifier, à comprendre et à suivre les trajets individuels des déportés de ce convoi, à partir d'un corpus documentaire.
Les élèves peuvent participer à ce projet ou s'en inspirer pour mener leurs propres recherches sur le parcours d'autres déportés.
Par les vivants. Parcours sonores - histoire incarnée et géographie sensible
Ce projet, organisé par des équipes en académie, invite les élèves à appréhender l’histoire de la Shoah de manière sensible en travaillant sur des archives à l’échelle locale pour retracer des parcours de vie des habitants d’une rue, d’un quartier ou d’une ville. A l’issue de ce travail de recherche, un parcours sonore géolocalisé est élaboré et mis à la disposition de tous.
Ressources pédagogiques
Ressources en ligne
Site du Centre d'études et de recherches internationales de l'Institut d'études politique de Paris
La Online Encyclopedia of Mass Violence (Encyclopédie des violences de masse) est une base de données électronique régulièrement mise à jour consacrée aux massacres et aux génocides du XXe siècle. Les ressources mises à disposition comprennent des index chronologiques, des études de cas, des contributions analytiques sur la violence socio-politique dans un pays donné, un glossaire des termes les plus utilisés dans le domaine des « genocide studies » ainsi que des articles théoriques écrits par les auteurs les plus représentatifs de ce champ d'études. Ce projet a été lancé en 2004 par le Centre d'études et de recherches internationales de l'Institut d'études politiques de Paris (« Sciences Po »).
Site du Conseiller spécial pour la prévention du génocide (Organisation des Nations Unies)
Le Conseiller spécial pour la prévention du génocide (site en anglais) s'emploie à alerter les intervenants des risques de génocide, de crime de guerre, de nettoyage ethnique et de crime contre l'humanité, à renforcer les moyens de prévention du système des Nations Unies - y compris la prévention de l'incitation - et à se préparer au mieux à l'éventualité de ces crimes, en collaboration avec les États Membres, les organisations régionales et sous-régionales et les associations civiles. Son action est présentée sur ce site, contenant de nombreux documents officiels (conventions, rapports ...).
Site de la Fondation pour la mémoire de la Shoah
La Fondation pour de la mémoire de la Shoah est une des cinq grandes fondations de mémoire s'intéressant à la période de la Seconde guerre mondiale qui sont les partenaires privilégiés du ministère de l'Éducation nationale notamment dans le cadre de l'organisation du Concours national de la Résistance et de la Déportation. Elle soutient les projets portant sur la solidarité envers les survivants de la Shoah, la recherche historique, l'enseignement de la Shoah ou la transmission de la mémoire et la culture juive.
Sites du Mémorial de la Shoah
Le site du Mémorial de la Shoah contient de nombreuses ressources historiques sur l'histoire de la Shoah (encyclopédie, base de données portant sur les victimes, les résistants et les Justes, témoignages, etc.) et informe quotidiennement le public sur l'actualité relative à ce sujet (recherche historique, expositions, etc.) Une partie du site est bien sûr consacré à la présentation du Mémorial lui-même qui se situe à Paris et à Drancy (Seine-Saint-Denis).
Mis en place par le Mémorial de la Shoah, avec le soutien du ministère de l'Éducation nationale, le site internet le « Grenier de Sarah » a été conçu spécifiquement pour les enfants de primaire, de huit à douze ans. Ce site contient également la liste des 11 400 enfants juifs déportés de France entre 1942 et 1944.
Le Mémorial de la Shoah a réalisé, en 2012, avec le soutien du ministère de l'éducation nationale, un site internet intitulé « Enseigner l'histoire de la Shoah ». Il est destiné aux enseignants de l'école élémentaire, du collège et du lycée. S'appuyant sur les programmes scolaires, il met à la disposition des équipes pédagogiques de nombreuses ressources, directement utilisables en classe, relatives à l'histoire de la Shoah et à son enseignement.
Site de l'association « Yad Layeled France »
L'association « Yad Layeled France » a pour objectif de faciliter l'enseignement de l'histoire de la Shoah dès le CM2. Dans cet esprit, elle a construit un site de ressources spécifiquement dédié aux enseignants du primaire pour aborder la question de la Shoah en classe : L'enfant et la Shoah. Il est désormais possible d'y télécharger de nombreuses ressources pédagogiques permettant un travail transversal avec les élèves.
Site de l'association « Union des déportés d'Auschwitz »
L'Union des déportés d'Auschwitz (UDA) née en 2004, regroupe autour de l'ancienne « Amicale d'Auschwitz » créée en juin 1945, plusieurs associations de survivants liées au complexe concentrationnaire. L'une des activités principales de cette association consiste à recueillir les témoignages et à les valoriser, essentiellement à destination du public scolaire. Elle a notamment réalisé un documentaire interactif Mémoire demain, témoignages de déportés qui présente des témoignages d'anciens rescapés des camps d'Auschwitz et de Birkenau (les témoignages, nombreux et courts, sont classés par thème, ce qui facilite une utilisation en classe). En outre, pendant toute l'année, l'UDA diffuse en streaming des témoignages de survivants de la Shoah à destination des établissements scolaires. Ces témoignages peuvent donner lieu à un échange avec les élèves par voie électronique.
Lumni Enseignement
Lumni Enseignement réunit les offres de l’audiovisuel public et les offres des partenaires Éduthèque avec des vidéos, des audios, des pistes pédagogiques et des dossiers thématiques.
Un dossier thématique « Shoah, le dossier complet » est consacré au film Shoah de Claude Lanzman sorti en salle en 1985. Des extraits du film ont été sélectionnés et des dossiers pédagogiques accompagnent cette sélection. Les extraits durent de 17 à 39 minutes, pour permettre une exploitation dans le cadre d'une heure de cours.
Site de l'Institut national de l'Audiovisuel
Dans un souci de préservation et de restitution de la mémoire, l'Institut national de l'audiovisuel (INA), en partenariat avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah a mis en ligne 110 entretiens filmés sur la déportation juive : anciens déportés, enfants de déportés et enfants cachés, monitrices de maisons d'enfants, Justes et résistants. Les 110 témoignages sont accompagnés des interventions de 5 « acteurs de la mémoire », Serge Klarsfeld, Annette Wieviorka, Pierre Truche, Claire Andrieu et Jacques Andréani qui mettent en perspective la parole des témoins. Plus de 300 heures d'entretiens ont ainsi été enregistrées, sans avoir été coupées, ni montées. Le choix de ces témoignages en vue de constituer un corpus de documents audiovisuels ne prétend pas à l'exhaustivité. Il tente de refléter la variété des parcours et la singularité de chaque destin.
Consulter les Grands entretiens de l'INA : Mémoires de la Shoah.
Ressources mises à la disposition des équipes éducatives par Réseau Canopé
La rafle du Vel d’hiv (16 et 17 juillet 1942)
Pour le 80e anniversaire de la rafle du Vel d’hiv des 16 et 17 juillet 1942, Réseau Canopé et la Délégation académique à la mémoire, à l’histoire et à la citoyenneté (Damhec-Paris), proposent un dossier thématique, composé d’un film d’animation, d’entretiens avec des historiens et des ressources pédagogiques, accessible en ligne.
Enseigner l'histoire et la prévention des génocides - peut-on prévenir les crimes contre l'humanité ?
En choisissant, dans l'ouvrage intitulé Enseigner l'histoire et la prévention des génocides - peut-on prévenir les crimes contre l'humanité ?, de réaliser une étude comparée des génocides (en particulier celui des Juifs en Europe et celui des Tutsi au Rwanda), et en mettant en lumière la dialectique entre universel et particulier, institutions et individus, remémoration du passé et édification de l'avenir, Joël Hubrecht et Assumpta Mugiraneza ont souhaité apporter aux équipes éducatives les moyens de donner sens à un enseignement et à une réflexion sensibles aux enjeux de l'histoire et aux défis du monde contemporain. Cette revue est disponible auprès de Réseau Canopé.
L'album d'Auschwitz
Constitué de près de 200 photographies, prises par des SS en mai et juin 1944, lors de la déportation massive des Juifs de Hongrie à Birkenau, L'album d'Auschwitz est un ouvrage iconographique de référence sur le fonctionnement du système génocidaire. Il est accompagné du DVD du film Album(s) d'Auschwitz complété par plus d'une heure de vidéos complémentaires. Le livre et son DVD d'accompagnement sont disponibles auprès de Réseau Canopé, enrichis par un web-documentaire.
Auschwitz-Birkenau - dans le processus génocidaire
Le DVD-ROM Auschwitz-Birkenau - dans le processus génocidaire permet d'étudier la genèse, les mécanismes et les multiples aspects de ce processus à travers l'histoire et la mémoire du plus important des six centres de mise à mort conçus par les nazis. Il contient de très nombreux documents textuels et iconographiques ainsi que des outils pédagogiques adaptés.
Cet outil, réalisé à partir du travail de deux enseignants de l'académie de Rennes, Gaëlle Allaert-Grall et Jean-Christophe Deshaye, et bénéficiant de l'éclairage de Tristan Lecoq, inspecteur général de l'éducation nationale et professeur des universités associé, et de Georges Bensoussan, historien au Mémorial de la Shoah, est conçu comme une ressource pour la classe, mais aussi pour la préparation du cours et la recherche documentaire.
Ce DVD-ROM est disponible auprès de Réseau Canopé. On peut avoir un aperçu de son contenu en téléchargeant son livret d'accompagnement.
Mémoires européennes des camps nazis
Le webdocumentaire Mémoires européennes des camps nazis réalisé en 2015 par Jean-Louis Roussel et Bernard Obermosser, propose aux enseignants une réflexion théorique sur les problématiques liées à l'enseignement de la déportation dans les camps et les centres de mise à mort nazis. Il aborde l'actualité de ces questions en matière d'éducation à la citoyenneté. Ce webdocumentaire est consultable gratuitement sur le site de Réseau Canopé.
Drancy, dernière étape avant l'abîme
Le documentaire Drancy, dernière étape avant l'abîme (2004) réalisé par Cécile Clairval-Milhaud avec le concours de Serge Klarsfeld, président de l'Association des fils et filles des déportés juifs de France, raconte l'histoire du camp de Drancy, situé dans la banlieue nord de Paris, point de départ des convois de déportation des Juifs de France avec Auschwitz-Birkenau et d'autres camps d'extermination.
À noter que le DVD n'est plus disponible auprès de Réseau Canopé.
Arts et littérature de la Shoah
Le numéro 968 du 15 janvier 2009 de la revue Textes et documents pour la classe (TDC) du Réseau Canopé est intitulé Arts et littérature de la Shoah. Dépassant la célèbre formule de Theodor Adorno sur l'impossibilité d'écrire de la poésie après Auschwitz, les artistes et écrivains sont désormais convaincus du rôle irremplaçable de l'art et de la littérature dans la transmission de la Shoah. Mais il leur faut inventer des formes nouvelles afin d'éviter tout spectaculaire ou toute banalisation, et de retrouver, par-delà la destruction massive voulue et planifiée, la singularité de chaque existence. Il est possible de commander cette revue auprès de Réseau Canopé.
Le Cahier de Susi
À partir du cahier d'une jeune écolière juive de 11 ans, déportée et assassinée à Auschwitz avec sa famille en juin 1942, le photographe Guillaume Ribot se lance dans un périple à travers toute l'Europe sur les traces de la famille Feldsberg pour comprendre mais aussi pour garder la trace de ce destin brisé. Composé du film, de documents d'archives et du fac-similé du cahier de l'écolière, Le Cahier de Susi permet d'aborder la question de la Shoah, mais aussi de se faire une idée de la vie quotidienne d'une enfant sous l'Occupation. Le DVD est disponible auprès de Réseau Canopé.
Ressources partagées par les sites académiques
Répertoriés dans l'Édubase, banque de ressources et de scénarios pédagogiques, des exemples d'outils et ressources utiles réalisés par les équipes pédagogiques ces dernières années et mis en ligne sur les sites académiques. Ces ressources s'adressent généralement aux élèves en classe de troisième de collège mais peuvent également, pour certains d'entre eux, être utilisés au lycée.
Sur les génocides arménien et tutsi
Un exemple de violence de masse : le génocide arménien
Claire Dupanloup (académie de Besançon) présente une séance sur la violence de masse à travers le massacre des Arméniens. Le contenu, les documents, la mise en œuvre permettent une approche scientifiquement fondée de ce thème tout en répondant aux questions que peuvent se poser les professeurs.
Ressources pour évoquer le génocide des Arméniens en troisième
Claire Dupanloup (académie de Besançon) propose, sous la forme d'une fiche méthologique, un exemple d'approche possible pour aborder le génocide des Arméniens et expliquer pourquoi ce peuple subit un sort particulier lors de la première guerre mondiale.
La puissance des images génocidaires du XXe siècle : l'exemple du génocide des Tutsi du Rwanda
Jean-François Loistron (académie de Nantes) propose aux élèves une analyse critique et historique, permettant une mise à distance pour dépasser et mettre à distance leur émotion face à la puissance et la violence dégagées par certaines images emblématiques des génocides du XXe siècle.
Sur les génocides juif et tzigane
Du témoignage à l'émission de radio, enseigner la Shoah en initiant les élèves à la démarche historique
Cyrille Chopin (académie de Rouen) a mis en œuvre avec des élèves de première une approche qui les initie à la démarche historienne à travers l'étude d'un témoignage et la réalisation d'une production numérique qui mobilise les compétences liées à un tel travail.
Comment enseigner l'histoire de la Shoah ?
Riselaine Chapel (académie de Nantes) propose un projet de classe mené sur plusieurs années avec des lycéens mêlant micro-histoire et outils numériques.
Narration multimédia pour étudier la déportation des enfants juifs
Didier Wojszvzyk (académie de Reims) présente une proposition adaptable à n'importe quelle ville de France permettant à des élèves de troisième de mieux appréhender la déportation et la politique antisémite de Vichy dans le cadre de la Shoah.