Ressources autour de Napoléon
Général de la Révolution devenu Premier Consul puis Empereur des Français, Napoléon Bonaparte est un personnage majeur de l’Histoire de France. Son parcours, ses actions, son héritage et les événements de son époque doivent être étudiés avec le recul nécessaire à toute démarche historique.
Pourquoi étudier Napoléon ?
Napoléon Bonaparte, personnage incontournable de l’Histoire de France, le plus connu dans le monde, a su laisser une empreinte profonde sur la société française et ses institutions, consolidant les acquis de la Révolution tout en cherchant à réduire les fractures qu’elle avait pu causer. En quelques années, il pose les jalons de l’État moderne et secoue la vieille Europe des rois en diffusant les principes de la Révolution française.
L’enseignement de l’histoire apporte la contextualisation nécessaire pour aborder la période charnière menant de la fin de la Révolution au retour des Bourbons sur le trône, pendant laquelle la France et l’Europe connurent des bouleversements profonds qui eurent des répercussions jusqu’à nos jours. Ainsi, si « l’aventure napoléonienne » peut apparaître comme un événement à part dans l’histoire, une parenthèse qui semble s’ouvrir en 1799 pour se refermer en 1815, elle s’inscrit en réalité dans le temps long.
Parce que la mémoire aussi est un objet d’histoire, on évoquera ainsi tant l’héritage et le mythe napoléoniens que ce qui constitue la « légende noire » des régimes consulaire et impérial.
La mort de Napoléon
Après son échec à Waterloo, Napoléon Ier, se livre à ses ennemis britanniques. Conduit dans l’île de Sainte-Hélène, où il passe près de six ans, sous bonne garde, entouré de quelques compagnons, il y meurt le 5 mai 1821.
Dans ses Mémoires d’Outre-Tombe, Chateaubriand décrit, avec le lyrisme qu’on lui connait, la mort de Napoléon : « Au milieu des vents, de la pluie et du fracas des flots, Bonaparte rendit à Dieu le plus puissant souffle de vie qui jamais anima l'argile humaine ». Cette fin, « presque » solitaire, sur un rocher perdu à l’autre bout du monde, Napoléon ne l’a pas certes voulue mais il l’acceptée, car elle entrait dans ses calculs, lui permettant de quitter la scène comme un martyr et de servir ainsi sa légende.
Napoléon Bonaparte, un bilan contrasté
Le pouvoir personnel
Napoléon Bonaparte accède au pouvoir en abattant le régime du Directoire, à la fin de l’année 1799. Le système politique qu’il met en place est axé sur un pouvoir exécutif fort, officiellement collectif mais rapidement individuel. Avec l’instauration de l’Empire, il va progressivement évoluer vers un système monarchique.
Les « masses de granit »
Consulat et Empire sont la continuation et la stabilisation de la Révolution française. Napoléon Bonaparte et tous les acteurs politiques, administratifs et militaires du nouveau régime ont vécu la Révolution et certains d’entre eux y ont même joué un rôle important (Sieyès, Cambacérès, Talleyrand, Fouché, Massena…). Le Premier Consul (qui se présente comme « Empereur de la République » à compter de 1804) entend mener la Révolution à son terme en conservant tous les acquis et s’appuie en partie sur des travaux amorcés entre 1789 et 1799 pour ériger les « masses de granit » sur lesquelles va s’appuyer la France moderne. L’expression « masses de granit » a été employée par Napoléon lui-même pour désigner les institutions pérennes dont il entendait doter la France postrévolutionnaire.
Le rétablissement de l’esclavage
Sous l’Ancien régime, une partie de l’économie s’appuie sur la production coloniale, laquelle dépend du commerce triangulaire. En 1794, la Convention a supprimé l’esclavage mais peine à faire appliquer cette décision dans toutes les colonies. Pour tenter de récupérer le contrôle sur ces territoires, et tout en envoyant des troupes pour les reconquérir, le régime consulaire fait le choix, en 1802, de revenir sur cette abolition.
Napoléon et l’Europe
À son arrivée au pouvoir, Napoléon Bonaparte « hérite » d’une France étendue à ses frontières « naturelles » (vieux rêve des Bourbons réalisé par une Révolution conquérante), la « Grande Nation », protégé par un glacis d’États satellites, les « républiques sœurs » (batave, helvétique, cisalpine, ligurienne…) qu’il se doit de consolider, le conduisant à des conflits incessants. La France consulaire puis impériale est essentiellement perçue par la plupart des gouvernements des États européens comme l’héritière de la Révolution et, après avoir vaincu Napoléon, les principaux d’entre eux construisent en réaction, en 1815, le système de la Sainte-Alliance afin de se prémunir contre tout risque de résurgence révolutionnaire.
Le « mythe » Napoléon
Le parcours hors du commun de cet homme de la petite noblesse, né sur une Corse qui venait d’être rattachée au royaume de France, va faire l’objet d’une reconstruction mythologique, embellissant ses succès et faisant oublier ses erreurs, conduisant à l’établissement un véritable culte à sa mémoire au sein d’une partie de la population.
Étudier Napoléon en classe
Le Consulat et l’Empire dans les programmes d’enseignement
La période du Consulat et de l’empire apparaît à de nombreuses reprises dans les programmes d’enseignement (histoire-géographie, histoires des arts, lettres…).
Il est ici essentiellement question du programme d’histoire-géographie, qui offre bien évidemment le socle indispensable de tout travail sur le sujet, puisque les autres disciplines sont évoquées dans la partie dédiée à l’approche interdisciplinaire.
L’intérêt d’une approche interdisciplinaire
Au-delà du cadre de l’enseignement de l’histoire, l’étude du Consulat et de l’Empire se prête parfaitement à une approche croisée entre différentes disciplines, tant cette période, à la charnière entre le bouillonnement intellectuel des Lumières et l’émergence du mouvement romantique, offre des supports d’étude intéressants (arts, littérature, sciences...)
Ressources et partenaires
Le Musée de l’Armée propose son exposition permanente, dont une partie importante est consacrée à la période de la Révolution et de l’Empire. De nombreux ateliers sont proposés sur place aux scolaires.
La visite du Musée de l’Armée conduit assez logiquement à celle de la crypte du dôme des Invalides, à quelques mètres de là, où se trouve le tombeau de Napoléon.
Le Musée de l’Armée propose également de nombreuses ressources en ligne, pédagogiques et ludiques, à destination du jeune public.
Plusieurs ressources numériques sont mises à la disposition des enseignants et des élèves sur le site Internet du SHD concernant la période consulaire et impériale :
- L’expédition de Saint-Domingue (3 février 1802)
- La bataille d’Eylau (8 février 1807)
- La mort de Napoléon (5 mai 1821)
- La défaite de Waterloo (18 juin 1815)
- L’apparition du terme « Grande Armée » (ordre du jour du 29 août 1805)
- Bonaparte rentre d’Égypte (8 octobre 1799)
- La proclamation de paix et proclamation d’Austerlitz (2 et 3 décembre 1805)
Depuis 2013, le site Internet « Mémoire des hommes », géré par la DPMA, met à la disposition du public 1 191 registres matricules numérisés de la période 1802-1815. Cette année, dans le cadre d’un partenariat avec GENEANET, il est possible de retrouver 850 000 soldats napoléoniens directement par leur nom ou d’effectuer des recherches croisées par lieu/date/grade, etc.
Sur ce même site, la DPMA a mis en ligne les quatre volumes numérisés des « Mémoires de chirurgie militaire et de campagne » du baron Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée, et père de la médecine d’urgence. Ces volumes, annotés et complétés de la main du baron Larrey, sont conservés par la bibliothèque centrale du Service de santé des armées au Val-de-Grâce.
Le Musée national de la Marine dispose de plusieurs sites (Paris, Brest, Port-Louis, Rochefort et Toulon). Il propose un podcast sur Bonaparte et la campagne d’Égypte (mai 1798 – septembre 1801).
Consulter l’espace dédié aux enseignants sur le site du musée
La Fondation Napoléon est une fondation reconnue d’utilité publique créée en 1987. Elle s’est donné pour mission de faire connaître l’histoire du Premier et du Second Empire, et de contribuer à la mise en valeur du patrimoine napoléonien.
La fondation propose de très nombreuses ressources dédiées aux enseignants (éléments de cours, chronologies générales et thématiques, documents historiques et iconographiques commentés, vidéos, conseils bibliographiques…) sur son site « napoleon.org ». Tous les contenus et vidéos peuvent être utilisés librement en cours par les professeurs et les élèves.
La Fondation Napoléon est également à l’origine du projet « Napoleonica » visant à numériser et publier sur Internet de nombreux documents du Premier et du Second Empire qui peuvent donc être librement consultés par les enseignants et leurs élèves.
« Napoléonica » est aussi le nom de la chaîne « Youtube » où la Fondation Napoléon met en ligne de courtes vidéos de 1 à 6 minutes portant chacune sur un sujet en lien avec le Premier ou le Second Empire.
Lumni est l’offre de l’audiovisuel public au service de l’éducation pour les élèves, les enseignants et les éducateurs qui regroupe tous les acteurs de l’audiovisuel public. Cette offre éducative inédite, gratuite, expertisée et sans publicité donne accès à la culture, au savoir et à la connaissance pour tous les enfants de 3 à 18 ans et couvre l’ensemble des disciplines scolaires de la maternelle à la terminale. Tous les programmes sont indexés par niveau, par discipline et par thématique. Lumni propose de nombreuses ressources sur Napoléon.
Le site « L’Histoire par l’image », édité par la Réunion des musées nationaux, explore les événements de l’histoire de France et les évolutions majeures de la période 1643-1945 à travers des peintures, dessins, gravures, sculptures, photographies, affiches et documents d’archives.
Il propose de nombreuses ressources commentées en lien avec la période du Consulat et de l’Empire.